En février dernier la RCF (Radio chrétienne de France) interrogeait pour son émission « Hommes et entreprises » Christian Nopper dirigeant de la stat-up Web2vi. Des extraits de cette interview minutieusement choisis vous permettront de (re)découvrir la plateforme ou de répondre à toutes les questions que vous vous posiez sur ce qu’est vraiment Web2vi.com.Voici tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’entreprise Web2vi à travers les mots de celui qui a créé le projet :
Dans quel secteur intervenez-vous exactement ?
On est très focalisé bâtiment. Le bâtiment c’est avant tout des métiers d’hommes qui ont besoin de beaucoup d’outils de productivité. Les TIC (Technologies de l’information et de la communication) sont maintenant là pour les aider à travailler. Donc on se concentre bien sur le bâtiment et notamment sur l’artisan du bâtiment qui a besoin d’outils de gestion comme les outils de productivité au bureau.
On peut penser que vos clients de manière spécifique sont les couvreurs, est-ce que c’est vrai ?
Oui et non. En effet notre ADN, notre racine vient des artisans de couverture qui me côtoyaient. Cette notion de logiciel de gestion qui comprend des bases de données techniques qui simplifient le chiffrage dans les travaux a commencé avec la couverture mais s’étend maintenant à la charpente, à l’étanchéité, à l’isolation puis plus tard l’objectif est de couvrir l’ensemble des métiers du bâtiment.
Le gros oeuvre est votre premier client cible ?
Oui tout à fait. C’est une grosse part du coût de construction d’une maison et donc tous ces artisans ont besoin d’outils de gestion pour gagner du temps sur le devisage et leur gestion de chantier dans le but in fine de faire de la marge. On est là très simplement pour les aider à connaître leur point mort et leur prix de vente.
Est-ce qu’on peut avoir quelques chiffres clés sur l’entreprise ?
L’entreprise a été créée il y a deux ans en 2016 avec un premier produit qui répond maintenant aux besoins du marché. Nous sommes actuellement 6 employés et on compte doubler en 2018 et de nouveau multiplier le nombre d’employés par deux sur 2019 pour atteindre des chiffres d’affaire de plusieurs millions d’euros d’ici 2020.
Quels sont vos principaux thèmes de recherche, de développement, d’innovation ?
Les innovations sont diverses. La capacité que l’on a à connecter des bases de données extrêmement conséquentes qui contiennent plusieurs dizaines de millions d’informations, c’est ce qu’on appelle du big data. Chez Web2vi.com, cela permet à un artisan d’accéder de n’importe où à ses bases de données. Ce sont des technologies d’optimisation des flux pour que, même en 3G, il soit relativement simple d’avoir toujours accès à ses devis, ses chantiers, ses factures et ses coûts. Ça c’est le premier point : l’accessibilité en temps réel des données.
La seconde technologie consiste à faire en sorte que l’artisan soit à l’aise dans l’utilisation de ce genre de logiciels qui sont très complexes. ils ne sont pas très habitués à travailler avec ces outils un peu conceptuels donc il faut réfléchir à des technologies qui permettent de mettre en place une interface extrêmement adaptée à l’artisan.
Et le troisième point qui n’est pas le moindre c’est comment faire en sorte que la machine, la technologie que l’on développe apprenne des usages des artisans pour leur permettre d’accélérer encore une fois, d’aller encore plus vite dans la réalisation de leurs devis.
Vous venez d’officialiser un partenariat avec l’entreprise Parrot qu’est-ce que ça représente en terme de perspectives de marché pour une PME comme la vôtre?
Parrot est un leader mondial du drone qui est basé à Paris. Donc c’est une entreprise française très innovante qui a démarré dans les technologies bluetooth et dans l’audio et qui maintenant se diversifie avec des drones et notamment des drones pour les professionnels.
Un drone aujourd’hui ça ne sert pas qu’à le faire voler au dessus de soi quand on fait du ski mais c’est un objet qui va servir notamment aux artisans professionnels pour mesurer des dimensions d’une maison, d’un toit en faisant tourner un drone au dessus de ce bâtiment. Le drone prends des millions de photos qui vont être mises sur le cloud et, avec des calculateurs, vont transformer les photos en une maquette 3D. Ça veut dire que l’on a des mathématiques et des sciences extrêmement complexes simplifiées à l’usage d’un artisan pour qu’il puisse chiffrer, mesurer des dimensions nécessaires pour faire son devis et ça c’est extrêmement intéressant pour le milieu du bâtiment.
Et pour répondre à votre question pour Web2vi qui est une start-up, travailler avec une entreprise comme Parrot c’est un booster énorme. C’est un exemple concret qui montre aux artisans du bâtiment que le numérique peut être extrêmement bénéfique pour eux.
Vous avez reçu récemment reçu le prix de la meilleure innovation du salon international du bâtiment et de l’architecture, Batimat, qu’est-ce que vous en tirez comme expérience?
C’est une très grande fierté d’être reconnu par ses paires. Nous sommes très heureux qu’ils aient vu l’association entre Parrot et Web2vi comme un moyen de créer de la valeur en offrant un objet très très innovant aux usages du bâtiment pour les artisans dans leur travail au quotidien.
D’autre part ça génère une énorme motivation supplémentaire pour continuer cette feuille de route. L’objectif est de toujours faire en sorte que l’innovation, qui est très chère à mes yeux, puisse être bénéfique aux artisans du bâtiment qui ont absolument besoin de beaucoup d’outils du numérique.
Est-ce que vous allez avoir un soutien institutionnel pour l’ensemble de vos développements ?
Oui c’est important de noter que cette entreprise grâce à des fonds publics peut accélérer sa recherche et développement notamment grâce à la BPI et au conseil régional centre val de Loire qui ont aidé Web2vi dans sa capacité à développer plus vite des fonctions assez complexes, en d’autres termes de booster la R&D.
La Touraine s’exporte très bien, on imagine que Web2vi a de belles perspectives de développement en Europe mais aussi à l’international ?
En effet des maisons, des toits il y en a à peu près partout, donc cette approche d’outils de gestion techniques pour les artisans du bâtiment est complètement transversale. Ça dépasse les frontières de la Touraine, de la France et puis de l’Europe puisque des normes de poses existent dans tous les pays du monde. J’ai été très souvent au Japon ou en Chine dans mon parcours professionnel. Là-bas il y a de très beaux toits en tuiles vernissées canales ou en ardoises par exemple qui nécessitent également de travailler avec des ouvrages dédiés à leur façon de faire. La mécanique de gestion elle, reste la même que ce soit en France, aux Etats-Unis, en Asie ou en Europe.
Une dernière question, quels sont les projets de développement pour web2vi, quels axes souhaitez-vous renforcer à court terme ?
Il y a trois grands axes à l’étude, le premier c’est travailler sur le BIM. C’est la modélisation informatique du bâtiment, ou dans notre cas comment faire en sorte qu’une maquette numérique 3D de l’intérieur ou de l’extérieur d’un bâtiment puisse être reliée de manière très simple au processus de gestion d’une entreprise. Donc par exemple : comment faire un devis à partir d’une maquette 3D, c’est ce qu’on est en train de mettre en place avec Parrot.
Le second axe c’est l’aspect un peu plus gestion, c’est-à-dire un outil qui sera un meilleur accompagnant de l’entrepreneur dans le bâtiment.
Et le troisième et dernier axe c’est le travail des données, comment accéder à de la big data et de la machine learning qui sont des technologies extrêmement importantes pour le futur du bâtiment.